LA DAME JEANNE À BON PORT
HISTOIRE DE LA NAVIGATION SUR LE FLEUVE CHARENTE
Le fleuve Charente a de tout temps constitué un axe de navigation important et a été un facteur essentiel pour le développement économique de la région.
AU MOYEN ÂGE
Dès le Moyen Age, de nombreux ports, de Tonnay Charente à Angoulême se développent et les villes le long du fleuve s’enrichissent grâce aux transports des marchandises.
Le sel, nécessaire à la conservation des aliments, constitue la part essentielle du trafic pendant le Moyen Age jusqu’au 16e siècle.
Les vins puis le cognac à partir du 17e siècle comme la pierre de taille, les draps de Saintes, le safran, le bois, le cuir et le papier d’Angoulême, les canons de Ruelle seront ensuite les principales marchandises transportées sur la Charente.
Mais la navigation sur le fleuve est difficile, son état, son faible niveau d’eau ne permettent pas la navigation de gros bateaux.
Les rives de la Charente sont aussi peuplées de nombreux moulins, pêcheries et péages ( au nombre de 28 entre Rochefort et Angoulême, ils seront supprimés à la Révolution) qui empêchent une navigation facile et ralentissent les trajets.
La Charente navigable jusqu’à Châteauneuf est aménagée pour l’être jusqu’au Gond, 3 km au nord d’Angoulême à partir de 1472.
DE FRANÇOIS 1ER À TURGOT
Puis entre le 16e et le 18e siècle, une politique de grands travaux et d’aménagements du fleuve est mise en place.
François 1er fera construire des pertuis sur les moulins. Mais il faudra attendre le 18e siècle et Turgot pour rendre la navigation possible jusqu’à Montignac. Les pertuis sont remplacés par 21 écluses et les chemins de halage sont aménagés.
Il faut entre 16 et 21 jours de navigation sur les gabares entre Angoulême et Rochefort.
Seules de petites embarcations comme des allèges (30 à 40 tonnes) et galliots (une dizaine de tonnes) naviguent sur le fleuve, puis à partir du 18e siècle, les gabares se généralisent.
LE 19E, ÂGE D’OR DE LA NAVIGATION SUR LA CHARENTE
En 1812 une centaine de gabares circulent, les deux principaux ports d’attache sont Saint Simon et Cognac avec 22 gabares chacun, puis viennent Angoulême, Gondeville et Jarnac.
Le trafic atteindra son apogée à la fin du 19e siècle où l’augmentation de la taille des gabares oblige le recours au halage. Il se fait par chevaux, bœufs ou hommes qui tirent les bateaux le long de la rive par des cordages.